Mme Gertrude Kearns

MME GERTRUDE (STEIGER) KEARNS, C.M.

Gertrude (Steiger) Kearns

Gertrude Kearns est nommée Membre de l’Ordre du Canada en 2019 « pour sa contribution, à titre d’artiste contemporaine, à la préservation et à la compréhension de l’histoire militaire du Canada. » Elle est investie en 2022. En 2019, elle est nommée artiste de guerre honoraire au Royal Canadian Military Institute.

Kearns naît à St. John’s à Terre-Neuve-et-Labrador en 1950 pendant que son père remplit une commande d’un an de Joey Smallwood pour peindre les anciens présidents et premiers ministres de Terre-Neuve-et-Labrador avant la Confédération. Au début de l’année 1951, la famille (éventuellement de quatre personnes) revient à sa maison située à Toronto. Dans son adolescence, elle est bénévole à la St. Joseph’s Hospital, ce qui lui donne une appréciation indélébile des environnements institutionnels. Dans les années 1960 et 1970, elle remet en question les mentalités myopes, anti-policières et anti-militaires de ses pairs. En 1973, elle termine ses études en piano à The Royal Conservatory of Music de l’Université de Toronto avec un diplôme d’Associate of the Royal College of Toronto (ARCT). Elle considère ensuite poursuivre ses études en composition, mais elle opte pour les arts visuels.

Essentiellement autodidacte, sans aucune formation structurée, elle est une artiste indépendante depuis 1980. Elle commence à Rio de Janeiro (après un an de déplacements par voie terrestre) et, depuis 1982, poursuit sa carrière à Toronto. Elle avait établi des relations de travail avec plusieurs galeries commerciales de Toronto jusqu’en 2010. Toutefois, avec un intérêt croissant pour le domaine militaire, elle préfère conserver son autonomie dans ses projets et ses liens. « Il n’est pas facile de chevaucher deux mondes qui demandent d’être présents en temps réel : la scène artistique contemporaine et le domaine militaire. » Malgré le fait que ses œuvres ne sont pas liées aux tendances et aux sujets de l’art contemporain, elles sont publiées, examinées et critiquées par des critiques, des conservateurs et des professionnels de l’art contemporain. Le fait de faire partie de cette communauté valide ses œuvres à un autre niveau.

Elle n’a jamais cherché à devenir une artiste militaire. Elle est attirée par des sujets liés à la défense qui sont mis à l’épreuve sur le plan opérationnel dans le cadre de conflits. La ligne, parfois discrète, entre l’art militaire et l’art de la guerre est un élément déterminant dans toutes ses œuvres, qui tente d’illustrer les sensibilités et les urgences liées à la défense contemporaine de manière individuelle et collective. Avant 2002, elle avait fait des recherches sur les conflits depuis une décennie et avait majoritairement produit des œuvres liées aux Forces armées canadiennes. Compte tenu de la crise du Golfe de 1990, des conflits dans les Balkans de 1992 et de 2000, de la guerre civile en Somalie de 1993 et du génocide au Rwanda de 1994, les œuvres liées à ces conflits portent sur les « conflits et la conscience », ce qui offre une fondation particulière pour travailler éventuellement avec le personnel militaire. Notamment, le Musée canadien de la guerre commence à collectionner ses œuvres en 1996. Dans le cadre du Programme d’arts des Forces canadiennes (de 2003 à 2005), elle est exposée aux activités de la Deuxième Force opérationnelle interarmées (FOI 2) en 2003 et participe à quelques exercices de la Réserve en 2004 avant de recevoir un contrat officiel d’artiste de guerre avec la Force opérationnelle en Afghanistan à Kandahar à la fin de 2005 et au début de 2006. Kearns peint six peintures sur toile qui se trouvent dans diverses installations, y compris au Collège des Forces canadiennes (CFC) et au Quartier général de la Défense nationale (QGDN).

Kearns souhaite envisager la mission de manière plus complexe et mettre l’accent sur le commandement supérieur, car celui-ci offre un potentiel thématique particulier pour envisager la mission de façon plus générale. Ce thème est aussi relié à ses projets antérieurs liés à la réflexion sur le leadership (p. ex. Dallaire et MacKenzie). Sa prochaine série indépendante intitulée « The ART of COMMAND: portraits + posters from Canada’s Afghan Mission » (L’ART du COMMANDEMENT : portraits et affiches de la mission du Canada en Afghanistan) se déroule de 2006 à 2018. Elle ajoute de plus en plus d’œuvres et la série est exposée partout au pays : tout d’abord au Fort York Visitor Centre à Toronto en 2015, à la Founder’s Gallery aux Musées militaires à Calgary en 2016 et au CFC en 2017 et 2018. Elle présente ses œuvres au Centre d’entraînement de Dwyer Hill (CEDH), au CFC et au Collège militaire royal du Canada (CMR) à plusieurs associations vouées aux arts, et dans des musées et des milieux universitaires.

Les œuvres abstraites non militaires de Kearns sont exposées à Toronto depuis 1989, y compris au Lehmann+Leskiw Fine Art, à la Headbones Gallery et à la Angell Gallery. Ses œuvres sont exposées et collectionnées à l’échelle internationale. En 2019, la Smithsonian National Portrait Gallery à Washington acquiert son portrait du général américain David H Petraeus. Le Musée canadien de la guerre a entre autres récemment acheté les portraits de la lieutenante-générale Jennie Carignan en tant que majore-générale, et de la lieutenante-colonelle Trisha MacCleod.

Ses commandes institutionnelles récentes comprennent le portrait de l’honorable Bill Graham en 2023 pour le Collège Trinity (Université de Toronto) et celui de l’honorable Hugh Segal en 2019 et en 2023 pour le Collège Massey (Université de Toronto). Publiée dans la rubrique OPINION du Globe and Mail le 1er juin 2024, la dernière œuvre de Kearns porte sur le général Wayne Eyre, CEMD. L’œuvre de l’artiste est actuellement à l’honneur dans l’exposition « SORTIES DES RANGS – Les femmes artistes et la guerre » du Musée canadien de la guerre.

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