1919 - 2016
Gilles Lamontagne est né à Montréal en 1919, le plus jeune d’une famille de cinq enfants. Il a fait ses études au Collège Jean-de-Brébeuf et à l'École des hautes études commerciales pour se préparer à une carrière dans le monde des affaires. En mai 1941, comme la Seconde Guerre mondiale faisait rage et que la situation des Alliés était très sombre, Gilles a mis fin à ses études et s’est porté volontaire pour servir dans l’Aviation royale canadienne.
Devenu pilote de bombardier, il s’est rendu en Grande-Bretagne pour se joindre à la 425e Escadrille de bombardement « Les Alouettes », composée en majorité de francophones. En 1943, au retour d'un raid sur Essen, en Allemagne, son appareil Wellington a pris feu à la suite d’une attaque par un chasseur ennemi. Il a réussi à maintenir son avion en vol assez longtemps pour permettre à son équipage de sauter en parachute; lui-même a sauté le dernier. Tous ont survécu. Pour cette action, il a été cité à la liste d'honneur du roi George VI. Il est demeuré prisonnier de guerre de 1943 à 1945.
À son retour au Canada, c’est à Québec que M. Lamontagne s’est installé, où il a démarré une entreprise d’importation couronnée de succès. En 1962, il a commencé à s’impliquer dans la politique municipale. D’abord échevin durant trois ans puis maire de Québec de 1965 à 1977, il s’est appliqué à mettre fin à la corruption qui régnait dans sa ville, à en améliorer la salubrité et à réaliser de nombreux grands travaux publics. De plus, durant sept ans, il s’est activement impliqué dans les conseils d’administration de la Fédération canadienne des maires et municipalités et de l’Union des municipalités du Québec. Même après avoir quitté son poste de maire, des citoyens qui le rencontraient dans la rue l’appelaient encore, avec révérence, « Monsieur le maire ».
De 1977 à 1984, il a participé à la politique fédérale en tant que député, ministre des Postes (16 mois), ministre de la Défense nationale (3½ ans) en même temps que ministre intérimaire des Anciens Combattants (1 an). Durant ses 22 ans de vie politique municipale et fédérale, il n’a jamais perdu une élection.
C’est en 1984 qu’il a quitté la politique pour devenir lieutenant-gouverneur du Québec, poste qu’il a occupé durant six ans. Durant ce mandat, il a reçu plusieurs distinctions honorifiques pour souligner l’ensemble de sa carrière: l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, la Médaille des Nations-Unies et deux doctorats honorifiques des Collèges militaires de Kingston et de Saint-Jean. En 1990, il a été fait officier de l’Ordre du Canada pour avoir consacré plus de trente ans au service du pays. De 1987 à 1996, il a occupé la fonction de colonel honoraire du 401e Escadron de l’Aviation royale canadienne à Saint-Hubert. Il a été membre du conseil d’administration de l’Université Laval de 1991 à 1996. D’autres organisations ont aussi profité de son expérience: la Chambre de commerce de Québec, le Conseil économique du Canada, l’Opération Nez rouge, et le Centre de la famille de la base militaire de Valcartier durant plus de 15 ans. De 1991 à 2006, il a œuvré comme consultant en affaires publiques.
En 1997, le ministre de la Défense nationale l’a nommé président du Conseil des gouverneurs du Collège militaire royal du Canada (CMR). Ce Conseil venait d’être formé et avait parmi ses tâches initiales de s’assurer de la mise en œuvre complète des recommandations du Rapport de la commission d’enquête sur le déploiement des Forces canadiennes en Somalie. À cette fin, le Conseil des gouverneurs a mis sur pied un comité, présidé par H2951 le gén (retraité) Ramsey Withers, qui s'est consacré pendant trois ans à l'examen du programme de premier cycle du CMR et a produit le rapport Withers.
En 2000, M. Lamontagne a reçu la plus haute distinction honorifique décernée par le gouvernement du Québec, soit l’Ordre national du Québec, pour reconnaître sa contribution politique exceptionnelle aux niveaux municipal et fédéral. La Chambre de commerce et d’industrie de Québec l'a nommé à l’Académie des Grands Québécois en 2005.
En 2006, avec d'autres militaires canadiens, il a été fait chevalier de la Légion d'honneur par la France pour son courage et son comportement exemplaires lors des batailles pour la libération de la France et de l'Europe.
En 2008, Gilles Lamontagne et les deux autres maires qui lui ont succédé à la ville de Québec, Jean Pelletier et Jean-Paul l’Allier, ont reçu en même temps la Médaille de la Ville de Québec pour souligner la remarquable continuité entre eux durant 40 ans. En 2011, il a reçu la Mention élogieuse du ministre des Anciens Combattants en reconnaissance de sa participation dans sa collectivité et à travers le Québec. En 2012, il a aussi reçu la Médaille du jubilé de diamant de la reine Élizabeth II.
Il a été marié à Mary Schaefer durant 57 ans jusqu’au décès de cette dernière. Il a écrit au sujet de son épouse: « Sa fidélité et sa complicité bénéfique ont fait d’elle une compagne extraordinaire. Elle a été la source qui m’a inspiré, qui a embelli ma vie et complété mes actions ». Ils ont eu quatre enfants. Monsieur Lamontagne est décédé en juin 2016.
Citation sur plaque
Pilote de bombardier, homme d’affaires, politicien, lieutenant-gouverneur du Québec, conseiller à la Défense