Rapport au Conseil des Gouverneurs du CMR par le groupe d'étude Withers
Examen du Programme de premier cycle au CMR Excellence équilibrée :
élément moteur des forces armées du Canada à l'aube du nouveau millénaire
4500-240 (ADM (HR-Mil))
Le 24 septembre 1998
Voir : p. 1 de 81 de la copie officiele imprimée du rapport
La fin de la guerre froide a entraîné une modification à grande échelle du contexte international où la force militaire est utilisée en soutien de l'intérêt national. Avec l'effondrement de la menace soviétique monolithique directe, les démocraties industrielles occidentales ont grandement réduit les ressources consacrées à l'élément militaire de leurs opérations de sécurité nationale. Concurremment, l'instabilité et l'affrontement mortel défavorables à leur sécurité et à leur bien-être économique sont apparus sous diverses formes nouvelles. Il se peut que l'ordre international puisse être nouveau et les menaces plus ambiguës, mais la nécessité de se doter d'un instrument militaire efficace et alerte a été amplement démontrée au cours de la dernière décennie.
L'une des manifestations les plus évidentes de ce nouvel environnement est une gamme d'opérations militaires et quasi militaires sanctionnées par la communauté internationale. Ces opérations ont habituellement été menées sous l'égide des Nations Unies. Les opérations nécessitent souvent une intervention dans des situations conflictuelles, non explicitement entre des états comme par le passé, mais dont les origines sont internes. De tels conflits intra-états sont complexes, brutaux et multidimensionnels. Partout, en raison de ces conflits, les gouvernements et les établissements militaires ont dû revoir leurs politiques, leurs doctrines, leurs normes de formation et leurs programmes éducatifs.
Le Canada a acquis une grande expérience dans ce nouveau décor. Les opérations multidimensionnelles ou, comme on les appelle parfois les opérations de rétablissement de la paix, continuent de susciter d'importants débats sur les types de forces militaires requises. La question du commandement est au centre de ces débats. Quels sont les nouveaux défis modelant la nature du leadership requis du corps des officiers au sein des Forces canadiennes, et de quelle façon les militaires devraient-ils choisir, former et éduquer leurs chefs sont des questions clés. La formation supérieure idéale destinée aux officiers a fait l'objet de certains débats, tout comme on a discuté à savoir si le fait de donner cette formation au CMR à une partie importante des nouveaux officiers des FC comportait une valeur ajoutée.
L'examen en cours des expériences des FC à travers le monde durant la dernière décennie met en lumière à la fois les forces et les faiblesses d'une force façonnée en fonction des exigences de la guerre froide. Ce processus a débouché sur un rapport présenté par le ministre de la Défense nationale au premier ministre en mars 1997, rapport précisant l'état actuel des FC et contenant une série de recommandations sur un large éventail de questions. Bon nombre de celles-ci portaient sur le leadership, la formation et les études. La recommandation no 12 préconisait un examen exhaustif des programmes de premier cycle au CMR afin de s'assurer que cette institution répondait efficacement au nouvel environnement opérationnel des FC.
Le Conseil des gouverneurs du CMR a entrepris de mener cet examen. Pour assurer une perspective impartiale, le Conseil a nommé un groupe d'étude composé de membres non liés au CMR et possédant l'expertise requise tant dans les domaines académiques que militaires. Le groupe d'étude était présidé par l'ancien chef d'état-major de la Défense, le général Ramsey Withers (retraité). Le groupe se mettait à l'oeuvre en décembre 1997. Ce rapport est présenté conformément aux fonctions et attributions déterminées par le Conseil des gouverneurs du CMR (ci-après appelé le Conseil) suite à la recommandation no 12 du rapport du MDN au premier ministre.