1886 - 1951
Né à Chicoutimi, Thomas-Louis a grandi et fut éduqué au Québec. L'environnement social de l’époque l’a fortement influencé car nos institutions, y compris les forces armées, ne reflétaient généralement pas le caractère de nos deux peuples fondateurs et très peu de Canadiens français envisageaient de faire carrière dans une armée dominée par des anglophones. Néanmoins, il est attiré par la vie militaire, rejoint l'Artillerie (milice) à l'âge de quinze ans et s'inscrit au RMC en 1904, l'un des dix-neuf Canadiens français à fréquenter le collège entre 1900 et 1914. Il obtient son diplôme en 1907 en génie et lors de sa dernière année, remporta le prix du « meilleur homme, toutes armes confondues » et celui du Lieutenant-colonel Ernest F. Wurtele Gymnastic Shield en tant que meilleur gymnaste de sa classe.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en 1914, Thomas-Louis rejoint très rapidement les rangs d'un grand nombre de Québécois qui ont choisi de servir le Canada malgré les barrières sociales. Au début de 1916, il est nommé commandant du 22e Bataillon (Canadien français) qu’il conduit à une victoire de grande importance à Courcelette, un moment déterminant dans l'histoire de l'unité.
À son retour de congé de maladie en février 1917, le bataillon n’est plus du tout le même que celui qu’il avait dirigé pendant l’offensive de la Somme, en grande partie à cause de pertes extraordinaires à tous les rangs. De plus, pendant son absence, le bataillon souffre de problèmes de discipline et d'une réputation ternie. Seul un effort important a pu recréer l'esprit de corps et la cohésion d'unité nécessaires pour préparer le 22e Bataillon à être prêt au combat cinq semaines plus tard pour l'assaut de la crête de Vimy. Thomas-Louis réussit cette tâche juste à temps et mènera ses hommes aux travers d’opérations des plus importantes de la guerre, notamment Passchendaele et Amiens. En août 1918, il est est promu brigadier et nommé commandant de la 5e brigade d'infanterie canadienne, poste qu'il occupa jusqu'en mai 1919, année de son grand retour à Montréal.
Thomas-Louis s'est forgé une réputation de chef intrépide, capable d'inspirer confiance à tous les niveaux alors qu'il menait ses hommes au combat, tout en maintenant un vif intérêt pour le bien-être de ses troupes, renforçant ainsi leur allégeance et leur volonté de le suivre. Son style de leadership était en avance pour l'époque et, pourtant, en même temps enraciné dans la formation et la doctrine contemporaine. De plus, en tant que commandant de la seule unité de combat entièrement francophone du Corps expéditionnaire canadien (CEC), il croyait que le bataillon était plus qu'une unité militaire, l'honneur du Québec était en jeu et il était motivé dès le début à créer un lieu privilégié pour les Canadiens français au sein de l'armée canadienne. Les Van Doos, dont l’histoire fut rendue célèbre sous son commandement, furent rebaptisés en 1928 en tant que Royal 22e Régiment, un symbole de fierté et de reconnaissance des sacrifices et des réalisations du Québec pendant la Grande Guerre.
Le courage et le leadership de Thomas-Louis ont été récompensés par plusieurs décorations et récompenses. Il a été nommé Compagnon de l'Ordre du Bain (CB) et Compagnon de l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (CMG). Il a également reçu la DSO et la Légion d’honneur - Croix d’Officier et a été cité à l'ordre du jour à quatre reprises.
Après la guerre, Thomas-Louis retourne à Québec où il reprend sa carrière d’ingénieur civil avant de devenir Ingénieur en chef et directeur général du port de Québec. Toujours prêt et disposé à contribuer à la société, il fut membre de la Commission royale d'enquête sur les cours du grain dans les Grands Lacs, président de l'Association américaine des autorités portuaires et vice-président d'une association opposée à la pollution de l'eau.
Entretenant ses affiliations militaires, Tremblay devient rapidement colonel honoraire du Régiment des Voltigeurs de Québec. Le 1er avril 1931, il est nommé colonel honoraire du Royal 22e Régiment, poste qu'il occupera jusqu'à la fin de ses jours. Faisant de nouveau preuve de sa préoccupation pour le bien-être des soldats, il a été membre du conseil d’administration du « Canadian Legion War Services » en 1939 et a joué un rôle clé dans l’introduction de La Légion royale canadienne au Québec.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Thomas-Louis fut nommé membre de la Commission de la route de l'Alaska, inspecteur général de l'est du Canada avec le grade de Major-général et, en 1942, il fut détaché auprès du ministère du Travail pendant sept mois, en tant que Directeur adjoint du service national de sélection. Il démissionna de son poste d'inspecteur général en janvier 1946 et prit sa retraite à Québec. Il décède en 1951.
Thomas-Louis épousa Marie Hamel à Québec en 1922 et ils eurent trois enfants.
Inscription sur la plaque
Soldat, Ingénieur, Bâtisseur de pays