1963 – 2008
Née en Angleterre, Karen Ritchie a émigré au Canada avec sa famille en 1973. Après avoir obtenu son diplôme du Milton District High School en 1980, elle a été acceptée dans le programme de formation des officiers de la force régulière du CMR. Les Forces armées canadiennes (FAC) ont entamé une période de transformation axée sur l'élargissement des options offertes aux femmes, l'intégration de l'égalité des sexes dans de nombreuses branches et, par conséquent, l'augmentation du recrutement des femmes. Ainsi, Karen fait partie des trente-deux femmes admises au CMR à l'automne 1980, affectueusement appelées les « New Thirty-two » (un clin d'œil aux « Old Eighteen »), ces femmes sont des pionnières. Elles ont contribué à transformer les collèges militaires en établissements d'enseignement mixte et ont démontré que, si on leur en donnait la possibilité, une carrière militaire était réalisable, appropriée et souhaitable pour de nombreuses femmes. Ces femmes ont fait preuve de courage et de détermination en relevant les défis d'un domaine historiquement masculin. Elles ont inspiré les jeunes femmes de tout le Canada à suivre leurs traces au CMR et, par la suite, dans les carrières militaires.
Karen a obtenu un baccalauréat en génie mécanique au CMR en 1985 et a été commissionnée comme sous-lieutenant.
Le colonel Ritchie a suivi un cheminement de carrière non traditionnel en tant qu'officier dans la branche du génie électrique et mécanique (GEM), où les affectations opérationnelles sur le terrain dans les unités de maintenance des véhicules et des armes étaient fortement peuplées d'hommes. Elle a relevé les défis du leadership transformationnel et a habilement mis en œuvre la gestion du changement qui a ouvert la voie à l'évolution nécessaire et à l'acceptation du genre dans les métiers techniques de l'armée de terre. Elle est rapidement devenue un modèle pour les autres femmes militaires poursuivant leur propre carrière, et un mentor pour les soldats sous son commandement à tous les niveaux. Le parcours professionnel du colonel Ritchie a suivi un schéma typique d'un officier subalterne du GEM, avec de solides affectations de direction dans les unités de maintenance sur le terrain et les états-majors des quartiers généraux. Ses talents naturels de leader étaient évidents et elle a progressé rapidement vers des postes clés. En 1996, elle a obtenu une maîtrise en soutien logistique intégré et a été nommée officier dans l'Ordre du mérite militaire. Après avoir suivi le cours de commandement et d'état-major du Collège des Forces canadiennes en 2000, elle a été promue lieutenant-colonel et désignée comme officier responsable de l'intégration des femmes et de l'équité en matière d'emploi dans les Forces canadiennes. Elle a été nommée pour la première fois au commandement de l'unité de soutien de zone de Toronto.
Sa réalisation militaire la plus remarquable est sans doute le fait qu'en 2004, elle a été la première parmi les "New Thirty-two" à être promue au grade de colonel. Après avoir occupé deux postes clés au sein de l'état-major, elle a pris le commandement du 5e groupe de soutien de zone (5e GSS) et a été la première femme à occuper ce poste. Le 5e GSS est une formation bilingue de 4 300 personnes, basée à Montréal, avec plus de soixante sites et trois garnisons, responsable du soutien logistique, administratif, du génie construction, du maintien de l'ordre et des communications de l'armée dans la province de Québec.
Le colonel Ritchie a également occupé un poste important en tant que délégué canadien au sein de la Commission sur les femmes dans les forces de l'OTAN, dont il était le vice-président.
Le volontariat était important pour le colonel Ritchie et elle a traduit ses débuts en tant que Brownie et Girl Guide en un attachement de toute une vie au mouvement guide, pour lequel elle a reçu le Queen's Guide Award. Karen était profondément impliquée à tous les niveaux, de l'unité au quartier général national, et alors qu'elle vivait au Canada, en Allemagne et dans le golfe Persique, elle s'est élevée au rang de leader célèbre pour devenir directrice du conseil d'administration. Elle a joué un rôle essentiel dans le comité de planification des grands événements tels que la Mosaïque du guide 2006 et le groupe de travail sur le recrutement des membres. Elle a mis sa passion pour l'organisation au service des jeunes femmes pour les aider à développer leurs compétences de leadership et leur confiance en soi afin de réaliser leur propre potentiel. Elle a également été directrice du conseil d'administration des Amis du Musée canadien de la guerre et le secrétaire du conseil d'administration s'est souvenu d'elle comme d'une directrice appréciée, respectée et compétente.
En son honneur, les propres pairs du colonel Ritchie ont organisé le « First Thirty-two Fund » afin d'envoyer des guides méritantes à un événement majeur appelé Mosaic 2010. À ce jour, les Guides du Canada décernent chaque année la bourse nationale commémorative Colonel Karen Ritchie aux guides méritantes qui entrent en première année d'un programme d'ingénierie.
La vie du colonel Ritchie s'est malheureusement terminée par un tragique accident en 2008, à l'âge de 45 ans. Sa carrière, et le potentiel qu'elle avait, reflétaient bien les compétences de leadership acquises au CMR et nous nous demandons ce qui aurait pu être. Elle a abordé sa brève carrière dans l'armée avec vigueur, enthousiasme et courage pour surmonter les obstacles. Elle excellait dans le métier d'officier et incarnait la réalisation des FAC en matière d'intégration des sexes et d'élargissement des rôles et de l'égalité des femmes, tout en établissant un parcours fiable et inspirant pour les autres à venir. Elle est à l'avant-garde d'un mouvement important et incarne les préceptes de « Vérité, Devoir, Vaillance ».
Inscription de la plaque :
Soldat, leader, mentor, cheftaine chez les Guides